François Louvet exploite 3,30 ha de vignes à Bouzy depuis 4 ans. Il a repris l’exploitation familiale lors du départ en retraite de son père Rémy, dont il a gardé le nom pour établir la marque commerciale.
Des haies dans les vignes
La première haie a été plantée par son père sur l’exploitation, il y a une quinzaine d’années. Elle a été installée en haut d’un talus communal, contre une parcelle de l’exploitation : l’objectif était de limiter l’envahissement du talus par des Clématites.
Aujourd’hui, 5 des 14 parcelles de l’exploitation disposent d’un aménagement arbustif de haies ou de petits bosquets en marge de parcelle. Une haie supplémentaire est en projet avec un voisin. « Les 15 années d’expérience nous permettent de choisir les bonnes espèces à implanter ; nous ne choisissons que des espèces endémiques ». Au sein de ces aménagements, François et son père ont installé des nichoirs à abeilles solitaires réalisés en bambou.
La majorité des vignes est enherbée naturellement depuis plusieurs années, ce qui permet d’obtenir une grande diversité florale. « Le plus difficile dans l’enherbement est d’adapter ses outils et ses pratiques, précise le viticulteur. Je dois disposer de différents outils de travail du sol ».
Adapter la conduite de la vigne pour la biodiversité
Pour faciliter le travail sous le rang et conserver un bon enherbement, François prévoit dans une prochaine plantation d’élargir les routes de vignes à 1,10 m (contre 1 m habituellement).
Pour le renouvellement des plants, le viticulteur sélectionne des greffons à partir de vieilles vignes plutôt que les greffons clonés afin de conserver une diversité génétique de la vigne.
Pour marquer les routes de passage d’enjambeur, François a planté un buis à l’entrée de chaque route : « je trouve ça plus joli qu’un coup de peinture, et en plus ça abrite des insectes ».
Le viticulteur poursuit la démarche entreprise par son père de réduire l’utilisation des produits phytosanitaires. « Aujourd’hui, je n’utilise plus aucun insecticide, et avec les différents aménagements, je vois arriver beaucoup d’insectes dans les vignes ».
Dites-nous…
Pour vous la biodiversité, c’est quoi ?
Pour moi, la biodiversité, c’est plusieurs espèces qui cohabitent sans se gêner. Il n’y a pas de mauvaises herbes, elles peuvent toutes avoir une utilité. La biodiversité, c’est joyeux !
Que vous a apporté cette gestion de la biodiversité sur votre exploitation ?
Comme je commercialise la moitié de ma production en bouteilles, mes pratiques facilitent la communication avec les clients quand je fais des visites dans les vignes.
FOCUS
Des aménagements simples
et peu contraignants, comment faire ?
La gestion des talus viticoles
Les talus font partie intégrante des paysages agri-viticoles. Pour l’entretien, il est important de privilégier la fauche au désherbage systématique. Si le couvert herbacé est exempt de taches d’adventices, une fauche annuelle tardive ou précoce (dans l’idéal entre septembre et mi-mars) peut être réalisée.
Pour les zones à forte densité d’adventices, un fauchage avant la montée en graines permet d’enrayer la prolifération tout en favorisant la reconstitution d’un couvert spontané.
Avantages :
- lutte contre l’érosion des sols ;
- développement d’un habitat pour des plantes ou insectes neutres ou auxiliaires ;
- rôle de corridor écologique.
Inconvénients :
- Possible développement d’adventices et de
déprédateurs.
Intérêts pour la biodiversité :
- développement d’une flore diversifiée ;
- favorise la présence d’insectes et de pollinisateurs.
Plus de détails sur cet aménagement dans la rubrique
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