A l’initiative de l’association « Symbiose, pour des paysages de biodiversité » avec la collaboration des coopératives de Luzéal et Pusieulx, les agriculteurs exploitant sur la commune de Beine-Nauroy ont répondu présents, mardi 8 avril, à la présentation d’un projet d’expérimentation associant enjeux écologiques et économiques avec la production de la luzerne et disponibilité de la ressource pour les abeilles.
Si dans la région de la Champagne crayeuse la production de luzerne est reconnue comme ayant de véritable atouts dans les domaines économiques, sociétaux et environnementaux et est également une véritable ressource alimentaire pour les abeilles, il apparaît cependant au regard des apiculteurs que l’implantation et la récolte de la luzerne pourraient être optimisées pour générer plus de ressources pour les abeilles et donc plus de production de miel issue de luzerne.
Par ailleurs, les abeilles apportent un véritable service pour l’agriculture puisque comme le précise Philippe Lecompte, apiculteur et président du Réseau Biodiversité pour les Abeilles « 70 % des espèces cultivées dans le monde ont besoin de la pollinisation, comme la luzerne ou le colza ».

Différents projets menés sur le suivi de l’abeille domestique ont déjà permis de mettre en évidence un intérêt des bandes de luzerne non fauchées pour la fourniture de quantités importantes de nectar pour les colonies d’abeilles avec des effets près positif sur la qualité de miel produite.
L’enjeu du projet présenté aux agriculteurs de Beine repose sur la pérennité de bandes de luzerne dans les parcelles afin d’étudier l’impact sur la disponibilité de la ressource pour les abeilles.
Cette expérience conforte un peu plus l’importance de la production de luzerne et l’enjeu de son développement.

A Beine-Nauroy environ 400 ha de luzerne sont cultivés (soit 17 % de la SAU de la commune). Le projet engage les agriculteurs de la commune à laisser une bande de luzerne non-fauchée sur une de leurs parcelles et ce pour permettre de disposer de façon constante de 11 ha de luzerne en fleur à disposition des insectes pollinisateurs (soit 3 % de la surface de luzerne).
Concrètement lors des trois premières coupes de luzerne, l’agriculteur laissera en place une bande non-fauchée qui sera positionnée alternativement de part et d’autre de la parcelle. Ces bandes mellifères, présentes au cœur de la plaine à des moments clés, permettront un butinage des abeilles assurant ainsi une production de miel régulière tout en contribuant à la survie des ruchers durant les périodes de disette.
Le suivi de différents ruchers sur la commune et autour permettra d’évaluer l’incidence de cette gestion différenciée et également de connaitre la période la plus intéressante pour les abeilles. Cette expérience menée sur trois ans est réalisable grâce à l’engagement et au soutien financier de la Fondation d’entreprise du Crédit Agricole Nord-Est, de la DREAL, de la région Champagne-Ardenne et du FEADER.

Tous les exploitants présents ont affirmé leur volonté d’adhérer à ce projet.
« Cette démarche est très intéressante car elle concilie écologie et économie en travaillant avec les acteurs locaux, à l’échelle d’un territoire » a appuyé la DREAL lors de la présentation du projet.
Un engouement qui devrait être vite partagé au regard du vif succès de cette première réunion de lancement.
Pour les exploitants de la commune de Beine-Nauroy qui n’ont pas pu participer à cette réunion, ils sont invités à contacter le chef de plaine de leur coopérative de déshydratation.