Jean-Noël RIBERY, chargé de mission au sein de la commission apiculture de la FNSEA et Ronan Vigouroux, responsable environnement de l’UIPP (Union des Industries de la Protection des Plantes) sont venu présenter aux agriculteurs de Tilloy-et-Bellay le projet Agrapi lancé en avril 2017 sur le département de la Marne.
Présentation du projet
Le lancement d’Agrapi part du constat qu’il n’y a pas d’incompatibilité entre activités agricoles et apicoles. Le projet consiste à observer les pratiques agricoles et à mesurer les paramètres clés du rucher dans une aire de butinage de 1,5 km. Six ruches sédentaires ont été implantées sur le territoire de Tilloy-et-Bellay. Un suivi de ces ruches sera réalisé pendant 3 ans.
Les ruches sont observées tout au long de la saison, d’avril à septembre. Des données sur le rucher, la ressource mellifère et les pratiques agricoles environnantes sont collectées. Elles permettront d’animer deux réunions par an entre les agriculteurs et les apiculteurs du secteur.
Jean Noël Ribéry souligne que «Agrapi n’est pas un projet scientifique, il n’y a pas de recherche de lien de cause à effet. On constate ce qui existe et on voit ce qui peut être amélioré ».
Objectifs du projet
– Montrer qu’à l’échelle de l’aire de butinage d’une colonie d’abeilles l’on peut conjuguer agriculture et apiculture en mettant en œuvre des bonnes pratiques ;
– Montrer qu’il existe des solutions aux difficultés de l’apiculture et que des ruchers en zone agricole peuvent présenter de taux de mortalité acceptables et produire de manière efficace ;
– Développer le dialogue entre le monde agricole et le monde apicole à partir d’observations faites sur le terrain ;
Ronan Vigouroux précise que « l’objectif n’est pas de dire aux agriculteurs que ce qu’ils font est bien ou mal, mais plutôt de recueillir des informations pour proposer des solutions qui conviennent à la fois aux agriculteurs et apiculteurs ».
Dans le département de la Marne, les agriculteurs et les apiculteurs travaillent ensemble depuis plus de 10 ans.
Une gestion des bords de chemin pour favoriser la biodiversité
Les agriculteurs membres du GIEE (Groupement d’Intérêt Economique et Environnemental) ont débuté l’année dernière une démarche pour améliorer la biodiversité sur leur territoire. L’objectif est de réaliser des corridors écologiques à travers le territoire en s’appuyant notamment des bords de chemin. L’année dernière, la première étape fut la réalisation d’un premier état des lieux simple d’une partie des 125 km de chemin du territoire pour connaître leurs intérêts en termes de biodiversité.
Pour cette année, l’objectif est d’expérimenter différentes gestions des bords de chemin : en limitant les broyages ou les décalant à d’autres périodes de l’année ou encore par des sur-semis. Un plan de fauche et de gestion a été élaboré par Sylvain Duthoit, Conseiller Agronome à la Chambre d’Agriculture, et proposé aux agriculteurs volontaires. Au cours de l’année, un suivi faunistique et floristique sera réalisé pour observer l’évolution du bord de chemin en fonction de sa gestion.