En France, les abeilles et les apiculteurs souffrent du climat changeant, en particulier ces deux dernières années. « Après deux campagnes difficiles sur le plan climatique qui ont compromis fortement leur production de miel, de nombreux apiculteurs se retrouvent dans des situations économiques tendues », indique un communiqué de la FDSEA de la Marne. Les difficultés de trésorerie sont telles qu’elles peuvent compromettre la capacité à financer l’alimentation des ruches cet hiver.
Pour pallier ces difficultés, la FNSEA, sa section apicole et la Confédération générale des planteurs de betteraves (CGB) ont mis en place une « opération solidarité sucre » à destination de leurs adhérents apiculteurs et agriculteurs détenteurs de ruches.
Passer l’hiver au chaud
L’opération de solidarité consiste en une distribution de sucre blanc cristallisé pour les apiculteurs, disponible à prix réduit. Le sucre ainsi récupéré sera employé pour l’alimentation des colonies pendant l’hiver.
Le précieux aliment a été livré du 12 au 14 février via six plates-formes en France : Drôme et Lot-et-Garonne ont été fournis le 12 février, le lendemain dans la Somme, le Loiret et en Vendée alors que la Marne a accueilli les livraisons le 14 février pour la région Est. 20 000 kilos de sucre ont été distribués à 28 apiculteurs de la Marne, de la Meuse et du Bas-Rhin.
C’est la coopérative Acolyance, à Reims, qui a soutenu cette opération par des moyens logistiques. « Cela fait partie de notre projet d’entreprise, qui est basé sur la territorialité et la proximité avec les différents acteurs de l’agriculture française », a expliqué Cyrille Pierre, directeur de la communication chez Acolyance.
Les réserves s’épuisent
Etienne Richy, président de l’Abeille marnaise (syndicat de la région de Châlons), et Francis Etienne, président du Rucher vitryat, représentaient la profession lors d’un point presse le 14 février à la coopérative Acolyance, à Reims.
L’apiculteur de Courtisols liste les quantités moyennes requises par les apiculteurs pour nourrir les abeilles. « Une ruche peut avoir besoin de 500 g à 3 kg de sucre transformé pour tenir jusqu’au printemps. Dans cette opération, les apiculteurs qui en avaient besoin ont commandé de 25 kg à 8 t de sucre ».
« De mi-octobre à mi-mars, une colonie peut consommer une centaine de grammes de sucre par jour », complète Etienne Richy, qui exerce son activité à Bassu. « Les ruches que l’on nourrit sont celles qui ont consommé davantage à cause d’un hiver trop doux, ou qui avaient des réserves insuffisantes au moment d’entrer en hivernage ».
« 2012 et 2013 étaient des années déplorables. L’hiver était très rigoureux au début de l’année 2012, mais les réserves étaient suffisantes. Le long hiver de l’année suivante a précédé un printemps pluvieux et froid. Cet hiver, les abeilles ont fait face à de mauvaises conditions d’hibernation, et elles ont besoin de sucre », observe Francis Etienne.
Source : La Marne Agricole – Guillaume Perrin