Table ronde “Favoriser la biodiversité du sol : pratiques et indicateurs” lors du colloque “la biodiversité dans tous ses états” organisé le 10 février 2025 par Symbiose.

De gauche à droite : François Arnould (agriculteur), David Houben, enseignant-chercheur en sciences du sol à UniLaSalle , Gaël  Dupont (agriculteur et viticulteur) et Hubert Henimann (agriculteur).

 

 

 

Retour d’expériences des trois exploitants sur les pratiques vertueuses mises en place à l’échelle de leur exploitation agricole pour favoriser la biodiversité du sol :

➡️ François Arnould, agriculteur en TCS depuis 35 ans et en semis direct depuis 10 ans (sol de craie et argilo-calcaire). « j’ai observé des progrès très importants sur la qualité des sols et leur biodiversité. Je ne vois pas la vie du sol mais le résultat de cette vie à la surface du sol : des vers de terre et leurs turricules même en sol de craie, la dégradation des pailles sans broyeur, un aspect des parcelles différent de celles de mes voisins (couleur du sol, pas de ravinage, plus d’auxiliaires).

➡️ Hubert Henimann, installé depuis 2020 sur une exploitation avec un tiers des surfaces inondables en vallée de la Marne et le reste en craie : reprendre les terres au printemps après avoir été inondées étant très compliqué, j’ai arrêté le labour. Mais on a peu de recul sur le non-labour en terre de craie. Je commence à apprendre de mes erreurs. Depuis un à deux ans, ça va beaucoup mieux. Il faut attendre au moins trois ans pour commencer à voir les effets bénéfiques du non-labour.

➡️ Gaël Dupont, agriculteur et viticulteur installé en 2006. j’ai enherbé la vigne et implanté des couverts pour lutter contre des problèmes d’érosion. Résultat : aujourd’hui, l’eau arrive des parcelles de vigne des voisins situées au-dessus des nôtres, coule sur environ cinq mètres dans mes parcelles et s’arrête absorbée par le sol.

 

David Houben, enseignant-chercheur en sciences du sol à UniLaSalle :

Comment mesurer l’impact d’un changement de pratiques sur la vie du sol autrement qu’en comptant les vers de terre ?

 

“L’impact du changement de pratiques (non labour par exemple) sur l’activité du sol prend du temps pour que cela soit visible. Si on veut favoriser la biodiversité du sol, il faut lui fournir à la fois le gîte et le couvert. Si je détruis le gîte (par le labour) ou si la nourriture est tout le temps la même (rotation peu diversifiée), la biodiversité fonctionnelle sera moins riche. Si je diversifie mes cultures, les fonctionnalités du sol vont également se diversifier.”

 

 

 

Différents tests existent pour évaluer la vie du sol et ses fonctionnalités :
➡️ le test de la bêche pour caractériser sa structure et l’activité des vers de terre notamment
➡️ le piégeage des organismes du sol pour les identifier (généralement à la loupe)
➡️ le test du slip enterré ou du sachet de thé pour mesurer la dégradation par les micro-organismes.

 

Retrouver les échanges complets de la table ronde sur notre chaîne YouTube.