L’association « Symbiose, pour des paysages de biodiversité » a tenu son assemblée générale le mercredi 18 juin à Nogent-l’Abbesse. Cet après-midi a permis à l’association de présenter ses réalisations et actions concrètes réalisées depuis un an : sensibilisation des acteurs ruraux (réunions, visites terrain), diffusion de connaissances (livrables, échanges entre structures intervenants sur la biodiversité…), réalisation d’outils de communication…
Pour cette association qui se veut très pragmatique, l’assemblée générale était une occasion de faire découvrir un parcours biodiversité sur le terrain aux invités.
Une parcelle découverte unique dans la région
C’est à Berru sur la parcelle biodiversité que les participants ont été sensibilisés, par Jérémy Miroir, scientifique, aux fonctions biodiversité des aménagements ainsi que sur l’intérêt de reconnaître précisément les adventices avant toute action.
La visite s’est poursuivie près d’une parcelle de vigne sur Nogent-l’Abbesse, où les participants ont pu observer que la flore diversifiée sur les talus permet le développement d’un grand nombre d’espèces notamment d’auxiliaires de la vigne.
Sur ce sujet des auxiliaires, Symbiose a présenté un projet d’expérimentation en partenariat aces les coopératives agricoles et viticoles, sur les services écosystémiques rendus par la biodiversité.
Interview d’un participant à la visite
Benoît Francart, vous êtes agriculteur à Saint-Rémy-sur-Bussy, vous avez participé l’assemblée générale de Symbiose. Qu’est-ce qui a retenu votre attention lors de la visite sur le terrain commentée par Jérémy Miroir ?
Cette visite m’a permis de voir que nous vivons et travaillons dans un milieu où se mêle une biodiversité très importante, très riche d’enseignements. Quand je fais mes observations dans mes parcelles, je vais pouvoir observer différemment cette diversité. Nos bordures de parcelles ne sont simplement des lieux de contraintes dus aux mauvaises herbes, c’est aussi des lieux d’échanges entre les cultures en place et les talus, chemins, fossés, bois.
Cette visite m’a permis également de voir la différence de faune et de flore qu’il peut y avoir entre un milieu de plaine agricole, synonyme de milieu perturbé par la rotation des cultures ,et le milieu viticole, synonyme de monoculture où le milieu est moins perturbé, avec des talus et des fossés.
Cette biodiversité a la faculté de s’adapter en fonction du type de sol, de l’exposition et du milieu qui l’entourent.
Cette visite et ces explications vous ont-elles donné envie de réaliser des actions en faveur de la biodiversité sur votre exploitation ?
Je mets déjà en place quelques actions sur mon exploitation, j’ai limité certains traitements suite aux alertes du Geda afin de préserver les auxiliaires contre les pucerons. Dans le parcours de mon poulailler, j’ai déjà décidé de faucher plus haut, ce qui a permis à la flore de se diversifier et je vois réapparaitre des perdrix qui viennent nicher dans mon parcours. Cette année, dans un champ de betteraves, c’est développé quelques petits ronds de matricaires et de coquelicots qui ne sont pas très concurrentiels ; j’ai pu observer la présence importante d’auxiliaires sur ces mêmes plantes.
Mes actions ne se portent pas uniquement sur des observations, mais aussi sur de la réflexion entre agriculteurs, techniciens, afin d’échanger sur nos pratiques, et ainsi de faire avancer la réflexion sur les actions à mener (individuelles ou, et collectives).
Notre conscience, nous porterait-elle uniquement au stade de prédateur comme maillon d’une économie mondialisée à outrance ? Non, notre richesse vaut mieux que cela. Dame Nature nous donne la possibilité de produire selon des conditions ; sachons maintenant l’écouter, la regarder, l’observer et la remercier.
Je tiens à remercier le travail important et complexe de l’équipe symbiose et lui souhaite de prendre une place active dans les réflexions à entreprendre auprès des instances de la recherche et du développement. La force de Symbiose va de paire avec la diversité de ces acteurs qui la compose.